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Pourquoi stériliser mon NAC?

nac-atlanvet Par Le 13/02/2018

Dans Infos entretien

La stérilisation d'un animal de compagnie peut-être envisagée pour plusieurs raisons : pour la gestion de population, pour des raisons médicales, pour lutter contre un problème comportemental lié au comportement sexuel ou tout simplement à titre préventif (prévention de maladies, notamment des tumeurs génitales).

Stérlisation lapine NAC Atlan Vet

Installation d'une lapine pour la stérilisation chirurgicale

  1. MOTIFS DE LA STÉRILISATION CHEZ LES MAMMIFÈRES :

    La gestion de population

    Lorsque des propriétaires possèdent plusieurs individus d'une même espèce et de sexes différents, il est conseillé de les stériliser dès lors qu'ils sont amenés à être en contact afin d'éviter les portées non désirées. Chez certaines espèces de mammifères, la maturité sexuelle arrive très tôt, il est donc indispensable de séparer les mâles des femelles (et cela inclue aussi la maman!) avant même d'envisager la stérilisation. Il n'est pas cependant pas absolument nécessaire de stériliser tous les individus du groupe, il est possible de se contenter de stériliser uniquement les mâles ou uniquement les femelles. Le choix de la "population" à stériliser se fait selon certains critères. Chez les mammifères, les critères principaux sont :

  2. Le risque de développement de maladies liées à la présence d'organes génitaux fonctionnels : par exemple, le risque de développement de tumeurs utérines chez la lapine non stérilisée dès 4 ans[1,2],
  3. Le risque lié à l'anesthésie : la castration du mâle est un acte plus rapide que la stérilisation de la femelle dans la plupart des cas, le risque anesthésique est donc souvent moins élevé chez le mâle que chez la femelle car l'anesthésie durera moins longtemps,
  4. La technicité de la procédure : chez la plupart des petits mammifères domestiques, sur un mâle en bonne santé et n'ayant aucune malformation génitale, la position externe des testicules les rend aisément identifiables. Lors de la castration, le vétérinaire peut donc y acccéder directement via de petites incisions. En revanche, chez la femelle, les organes génitaux sont internes et se situe au fond de la cavité abdominale, y accéder est donc plus compliqué et nécessite souvent de repousser une grande partie du tube digestif ou d'autres organes. L'incision est donc plus large pour permettre une certaine marge de manoeuvre.
  5. La douleur liée à l'intervention : la douleur est un facteur assez mal supporté par les petits mammifères et peut être à l'origine d'un allongement de la récupération postopératoire voir même de la mort de l'animal à la suite de la chirurgie. Dans le cas de la castration du mâle, l'accès aux testicules étant le plus souvent direct et ne nécessitant pas la manipulation d'autres organes internes, la douleur liée à l'intervention est plus faible que celle liée à la stérilisation de la femelle.
  6. Adénocarcinome utérin chez une lapine, NAC Atlan Vet

    Les raisons médicales

    Les affections nécessitant une stérilisation sont très variées : infections de l'utérus ou de la prostate, tumeurs génitales (ci-contre une tumeur de l'utérus chez une lapine) et/ou mammaires, malformations congénitales, hernie inguinale, hypertrophie de l'utérus ou testiculaire... Le plus souvent, l'intervention sera précédée d'examens complémentaires permettant d'identifier la nature de la maladie et de vérifier que votre compagnon est apte à supporter l'intervention.

     

    Les troubles du comportement 

    Ces comportement s'installent éventuellement au moment de la puberté et sont normaux, mais pour un animal de compagnie vivant en intérieur, cela peut rapidement devenir dérangeant pour les propriétaires ou les congénères. Ils sont nombreux : marquage urinaire, chevauchements, agressivité, territorialisme... Une stérilisation effectuée peu après leur apparition est souvent suffisante pour les supprimer, mais sur des comportements évoluant depuis plusieurs années, il est malheureusement rare que l'intervention change quoi que ce soit...

    La prévention

    Comme évoqué plus haut, la stérilisation peut être réalisée en prévention de certaines maladies génitales fréquentes ou de l'apparition des troubles du comportement cités précédemment :

Les tumeurs utérines de la lapine : à l'âge de 4 ans, une lapine non stérilisée a environ 50% de risque de développer une tumeur de l'utérus, ce risque passe à 80% après 5 ans.[1,2] Une stérilisation avant 4 ans est donc fortement conseillée pour éviter le développement de cellules cancéreuses.Tumeur mammaire chez un rat

  1. Les kystes ovariens du cochon d'Inde femelle : pathologie très fréquente et rarement tumorale, elle peut néanmoins gêner l'animal atteint en raison de la taille parfois très importante des kystes.[1,3] La stérilisation n'est pas systématiquement conseillée en prévention mais peut être envisagée.
  2. L'aplasie médullaire de la furette : en période de reproduction, les chaleurs de la furette ne sont interrompues que lors d'un accouplement avec le mâle. En l'absence de ce rapport et de la parade qui l'accompagne, les chaleurs ne s'arrêtent qu'en fin de saison de reproduction. La furette est alors soumise à des sécrétions importantes et continues d'hormones sexuelles qui après quelques semaines peuvent empêcher la moelle osseuse de fabriquer les cellules sanguines, menant alors à une baisse rapidement mortelle des globules rouges et des globules blancs.[1] La stérilisation est alors une question de vie ou de mort dès la puberté!
  3. Les tumeurs mammaires de la ratte (photo ci-contre) : pathologie très fréquente, liée, entre autre, à la sécrétion d'hormones sexuelles par l'appareil génital actif.[4] La stérilisation précoce permet de prévenir ces tumeurs dans la plupart des cas.
  4. Les tumeurs ou les infections de l'appareil génital mâle : ces affections sont moins fréquentes mais possibles. La stérilisation est donc conseillée mais pas obligatoire.
  5. Tumeur testiculaire lapin NAC Atlan Vet

    Tumeur testiculaire chez un lapin

    QUELLE MÉTHODE EST CONSEILLÉE ?

    Il existe deux grandes méthodes de stérilisation : la stérilisation chirugicale et la stérilisation chimique. La première méthode est définitive et consiste à retirer les testicules chez le mâle, et les ovaires et éventuellement l'utérus chez la femelle. La deuxième est transitoire et consiste en l'injection ponctuelle d'hormones ou la mise en place d'un implant sous la peau permettant de stopper pour un temps donner l'activité des gonades (ovaires, testicules). Le choix de la méthode dépend de l'espèce de votre animal. En effet les méthodes médicales ne fonctionnent pas sur toutes les espèces (les implants sont par exemple inefficaces chez le lapin), et, a contrario, la stérilisation chirurgicale n'est pas conseillée pour toutes les espèces (voir le billet : "La stérilisation du furet : pourquoi, quand, comment?").

    ET LES AUTRES NAC ?

    Dans le cas des oiseaux et des reptiles, la stérilisation est quasi exclusivement indiquée qu'en traitement de maladies de l'appareil génital (rétention d'oeufs, stase folliculaire, prolapsus utérin, tumeurs...). En effet, la position interne des organes génitaux et leur accès difficile rendent l'intervention chirurgicale risquée. Par ailleurs, les tehniques médicales fonctionnent moins bien, voir pas du tout, ou n'ont pas été testées chez nombres de ces espèces.

     

    Votre vétérinaire est là pour vous conseiller la (ou les) méthode(s) de stérilisation adaptée(s) à l'espèce de votre compagnon et à son statut médical. Demandez lui conseil!

  6.  


 

​BIBLIOGRAPHIE :

  1. QUESENBERRY KE, CARPENTER JW. Ferrets, rabbits and rodents : Clinical medicine and surgery. 3rd ed.
  2. VAN ZEELAND Y. Rabbit Oncology: Diseases, Diagnostics, and Therapeutics. Vet Clin North Am Exot Anim Pract. 2017;20(1):135-182.
  3. PINLY A. Ovarian cystic disease in Guinea Pigs. Vet Clin North Am Exot Anim Pract. 2014;17(1):69-75.
  4. VERGNEAU-GROSSET C, KEEL MK, GOLDSMITH D, KASS PH, PPAUL-MURPHY J, HAWKINS MG.Description of the prevalence, histologic characteristics, concomitant abnormalities, and outcomes of mammary gland tumors in companion rats (Rattus norvegicus): 100 cases (1990–2015). J Am Vet Med Assoc. 2016;249(10):1170-1179.

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