Lapin domestique

Alimentation du lapin domestique

Le foin : A volonté !

Le lapin est un herbivore capable de tirer son énergie des fibres alimentaires. Son caecum, appendice très développé du tube digestif, joue, avec sa flore bactérienne, le rôle de cuve de fermentation et digère ces fibres. Le foin, riche en fibres alimentaires, constitue ainsi l’apport essentiel pour votre lapin. Celles-ci sont indispensables à un transit digestif correct et à l’équilibre de la flore bactérienne.

Par ailleurs, le lapin est un animal dit "élodonte", ce qui signifie que ses dents ont une croissance continue. Elles doivent donc s'user au fur et à mesure. Ceci ne peut se faire correctement que si votre lapin mange assez de fibres, et donc de foin. Une absence de foin dans la ration peut conduire à malocclusion (pointes dentaires, ulcères buccaux, infections...) , maladie chronique pouvant avoir des conséquences dramatiques.

Le foin peut constituer l’unique élément de la ration alimentaire. Il existe de nombreux types et qualités de foin (foin de Crau, foin Oxbow…) qui diffèrent en fonction des herbes qu'ils contiennent (phléoles, luzerne...) et du rang de coupe. Le choix du foin dépend des goûts de l'animal et de son état physiologique : un foin riche en calcium (= riche en luzerne) sera préférable pour un jeune en croissance, mais plutôt déconseillé chez un individu souffrant de problèmes urinaires.

La verdure : 100 g/kg/j

La deuxième catégorie d'aliments à privilégier est la verdure fraîche. Elle peut être introduite dans la ration de votre lapin, de manière progressive, dès 4 mois. Le poivron (riche en vitamine C), les herbes fraiches aromatiques (persil, coriandre, basilic, menthe, etc...), les endives, le fenouil, le céleri branche, les fânes de carottes/radis, la salade (feuille de chêne, battavia, roquette, etc...), les feuilles de bettrave… De l’eau, des fibres, des vitamines?: la verdure a tout bon?!

Les granulés : A limiter absolument!

Ils ne sont pas indispensables et on surtout un intérêt dans l'engraissement du lapin de chair. Ils peuvent malgré tout permettre de compléter l’apport énergétique, en particulier pendant la période de croissance, de gestation et de lactation. Ils sont riches en sucre, ce qui augmente leur appétence et pauvres en fibres. En trop grande quantité, votre lapin peut en abuser ce qui a pour conséquence de diminuer l'apport de fibres quotidien et favoriser l'obésité. Un abus de granulés, conduit le plus souvent au bout de quelques années à des problèmes d'usure des dents.

Les granulés sont généralement riches en calcium. Le lapin ne possédant pas de régulation digestive de l’absorption du calcium, tout le calcium alimentaire est absorbé et l'excédent est éliminé par les urines. Un excès de granulés favorise ainsi l'accumulation de cristaux de calcium dans les voies urinaires et possiblement de calculs urinaires.

En pratique, il est recommandé de ne pas dépasser 1 cuillère à soupe/kg/jour. On préfèrera des granulés uniformes que le lapin ne peut pas trier, plutôt qu'un mélange de graines/granulés/fruits secs.

Les friandises : 1 à 2 fois par semaine en petite quantité

Les friandises représente la catégorie des aliment sucrés : la carotte ou autres racines sucrées et les fruits frais (les fruits secs sont trop riches en sucre). En revanche les friandises industrielles sont à éviter, car extrèment riche en sucre : ce n'est ni bon pour leur dents ni pour leur santé, même s'ils les apprécient particulièrement! Un ou deux morceaux une à deux fois par semaine est largement suffisant. N'oubliez pas que le lapin est un animal gourmand et que le plus souvent il préfèrera manger des friandises sucrées en premier plutôt que la partie de la ration plus fibreuse et un peu moins appétente, au détriment de l'usure de ses dents. En revanche, les friandises à base de fleurs et d'herbes/feuilles séchées peuvent être distribués quotidiennement ou lors des séances de jeu/entrainement si vous pratiquez le training !

En résumé : la pyramide de l'alimentation !

Environnement du lapin domestique

Il est bien loin le temps du lapin qui vivait dans la cage, dans la cuisine et n'en sortais pas!

Aujourd'hui, autant pour sa santé mentale que physique, il est conseillé de lui permettre de vivre en semi-liberté a minima. Il n'y a pas de temps minimal défini, la règle du "plus étant le mieux" devant être privilégiée.

Bien que la cage à lapin "classique" est envisageable, des solutions plus "confort" existent aussi et sont à privilégier : on pourra notamment opter pour des enclos d'intérieur (avec ou sans étage), voire lorsque c'est possible une pièce dédiée! Dans le cas de la cage ou de l'enclos, ces derniers peuvent être ouverts seulement en présence des propriétaires ou en permanence, si la pièce à laquelle ils ont accès ne présente pas de danger pour eux (fils électriques accessibles, objets en équilibre) et qu'il n'a pas tendance à dégrader les meubles de la maison! L'espace permet à votre lapin de se déplacer ce qui limite le risque de développement d'obésité, de pododermatite ou de problèmes de comportement liés à l'ennui.

Dans la cage, voici les éléments essentiels pour votre lapin :

Une litière : remplie d'une litière végétale (chanvre, pellets de bois, cellulose...) ou synthétique. Votre lapin est un animal propre, qui a en général tendance à faire ses besoins toujours au même endroit. Placer sa litière à cet endroit pour éviter les problèmes de malpropreté.
Le sol de la cage/enclos peut être nu ou recouvert d'un tapis synthétique ou de linoléum, ou encore d'une litière végétale peu poussiéreuse (le traditionel copeau de bois est donc à éviter).
Des gamelles pour sa nourriture et son eau, ou éventuellement un biberon, un râtelier pour le foin. Le râtelier permet d'éviter au lapin d'éviter de gâcher le foin au sol en s'en servant comme litière, et limite la dispersion de poussières qui peuvent provoquer des rhinites, fréquentes chez le lapin nain.

Il est aussi possible d'ajouter d'autres choses pour améliorer son confort et lui permettant d'occuper son temps : une cabane, un "dodo", un bac à sable pour creuser, un griffoir ou d'autre jeu (plateforme, paserelle, balle...)...

Enfin, la vie en extérieur en clapier et/ou enclos extérieur est aussi possible. Il faudra veiller qu'il ait au moins un endroit à l'abris des courants d'air et de l'humidité pour qu'il puisse se réfugier en cas de mauvais temps. De même, les "barrières" de l'enclos doivent être ancrées suffisamment profondément et suffisament haute pour éviter les évasion. A la campagne, un filet de protection par dessus l'enclos est conseillé pour éviter les attaques de rapaces. Il faudra enfin garder en tête que certains individus sont considérés plus fragiles que d'autres et qu'alors la vie en extérieur toute l'année peut être risquée. C'est le cas notamment des lapins dits brachycéphales : ceux qui ont un museau très court. Les voies respiratoires sont alors très courtes et plus prédisposées aux infections bactériennes et/ou virales. Si c'est le cas de votre lapin, une vie en intérieur à la mauvaise saison peut être recommandée.

Exemple de clapier/enclos intérieur/enclos extérieur amovible pour lapin

Prévention et santé

Cohabitation

Le lapin est un animal social qui prendra plaisir à être avec un congénère. Il n'est donc pas rare d'avoir l'envie de trouver un compagnon à sa boule de poils. Pour autant, un lapin seul à la maison n'est pas malheureux mais il vous demandera peut être plus d'attention ! Outre les questions pratiques concernant l'adoption d'un nouvel animal : ai-je la place/ le temps/ l'argent pour m'occuper d'un animal supplémentaire? Il faut prendre en considération quelques points pour éviter les déconvenues.

La cohabitation inter-espèce :

La vie avec une autre espèce est possible (chien, chat, cochon d'Inde...), mais peut parfois présenter certains risques sanitaires. Par exemple, la combinaison lapin/cochon d'Inde, assez fréquente, peut poser problème dans le cas de développement de troubles respiratoires. Chacune de ces espèces est porteuse d'une bactérie respiratoire à laquelle l'autre espèce est sensible. La vie "commune" peut alors être compliquée par l'apparition d'infections respiratoires relative à cet échange de germes.

La cohabitation avec les chats est rarement problématique, malgré le statut de prédateur de ces derniers. En effet, le plus souvent, ce sont les chats qui se font poursuivre par les lapins! Ce n'est pas le cas des furets par contre. On évitera donc les mises en contact avec cette espèce pour éviter les drames! Les accidents sont aussi possibles avec les chats et il faudra faire attention aux griffades, notamment sur les yeux. .

Enfin, même si avoir une autre espèce avec votre lapin peut l'occuper et lui apporter la satisfaction de ne pas être seul, elle ne remplace pas la présence d'un autre lapin avec lequel il pourra vraiment communiquer.

La cohabitation entre lapins :

Le lapin est une proie, ainsi la présence d'un autre lapin peut, en théorie, permettre de l'apaiser et de le rassurer et ainsi, améliorer son bien-être. Mais le choix du congénère est essentiel pour une cohabitation optimale.

Adopter 2 jeunes lapins en même temps : qu'ils viennent ou non de la même portée, rien ne permet de préjuger ce qu'il se passera au moment de la maturité sexuelle. Cela peut bien se dérouler comme cela peut être compliqué : que ce soit de la dominance, de l'agressivité ou des chevauchement lorsque l'on adopte des lapins de sexe opposé. La stérilisation peut permettre de calmer le jeu, mais pas systématiquement.
Adopter deux lapins adultes : la stérilisation des "deux parties" est vivement conseillée avant la mise en contact. Lorsqu'ils ne se connaissent pas, c'est la loterie! Mais il faut savoir que les conditions de la mise en contact (trajet, état de stress, lieu...) influent énormément sur la relation qui en découlera. Dans l'idéal, plusieurs rencontres doivent être organisées pour juger plus finement de l'entente entre les deux lapins. Le principe est le même si vous voulez intégrer un lapin adulte dans une maison où il y a déjà un lapin. L'adoption de deux lapins qui se connaissent et vivent déjà ensemble se trouve être la solution la plus simple.
Mettre en contact un jeune lapin avec un adulte : même si les choses se passent bien avant la puberté, il peut y avoir des heurts une fois la maturité sexuelle atteinte.
Mâle ou femelle ? Cela n'a pas vraiment d'importance et il n'y a pas de règle, cela dépend vraiment du caractère des lapins.

En gros, il faut retenir qu'il n'y a pas de règle et cela dépend du caractère des lapins! En adoptant votre lapin, vous le faite surtout pour des critères esthétiques mais ça ne laisse pas préjuger de sa personnalité. Même s'il y a parfois des chamailleries entre eux, il y a rarement d'échec total dans la cohabitation entre lapins.