Les reptiles se nourrissant de végétaux sont, à tord, tous regroupés dans deux classes : les herbivores et les omnivores. Ceci peut laisser penser qu'ils peuvent être nourri tous de la même façon. Pourtant, les reptiles sont assez sélectifs dans leur choix de nourriture et leur origine géographique conditionne la nature de leur régime. La proportion de fruits, de légumes et d'autres végétaux, comme les fleurs, dans la ration doit donc varier en fonction de l'espèce.
- Par exemple une espèce vivant normalement en zone aride ou désertique sera plus à même d'apprécier un mélange de végétaux secs, de foin, ou éventuellement des cactés (figuier de barbarie).
- Au contraire, une espèce originaire d'un milieu tropical aura plus d'affinités pour une alimentation riche en eau et en glucides.
Instinctivement, il existe une certaine préférence pour les aliments colorés. On notera donc une affinité particulière pour la nourriture rouge (fraise, framboise, cerise...), jaune (banane, pomme, mangue...) ou encore orange (abricot, orange, patate douce...).
Les besoins nutritionnels de l'espèce doivent aussi aider à composer la ration. Par exemple, si l'on généralise, le régime d'une tortue terrestre doit être composé de 10 % de fruits et de 20% de légumes, avec :
- Peu de matières grasses (moins de 10% de l'apport énergétique)
- Peu de protéines (15-35% de l'apport énergétique)
- Riche en fibres (20-30 % de la matière sèche)
- Rapport phospho-calcique de 2:1 en moyenne (1,5 < Ca/P < 4)
- Riche en vitamines, en oligo-éléments et en eau.
Une attention particulière doit être portée au rapport phospho-calcique ou rapport Ca/P des aliments. Il correspond à la proportion de calcium par rapport au phosphore. Plus ce rapport est élevé, plus la teneur en calcium de l'aliment est élevée par rapport au phosphore. Chez les reptiles il doit être compris entre 1,5 et 4, pour d'une part, garantir une bonne croissance du squelette (et une rigidité correcte de la carapace chez les tortues), et d'autre part, maintenir des taux stables et normaux du calcium et du phosphore sanguin. Un apport insuffisant de calcium et trop important en phosphore peut conduire à des carences nutritionnelles graves pouvant mener à une ostéofibrose nutritionnelle (ramollissement du squelette, de la carapace), et d'autres troubles de santé liés à une carence en calcium (troubles de la ponte, troubles nerveux...). Les tableaux ci-dessous sont une aide pour composer la ration de base avec des aliments au rapport Ca/P adapté, ceux ayant un rapport Ca/P inadapté devant être distribués plus occasionnellement. Attention! Une alimentation riche en calcium seule ne prévient pas l'ostéofibrose. Afin de fixer le calcium correctement sur les os, une exposition correcte à des rayonnements UV B est indispensable, soit naturellement (soleil), soit artificiellement (lampe/néon UV).
Les aliments du premier tableau sont également riches en vitamine A, ce qui permet d'éviter le risque d'hypovitaminose A, qui se traduit par une mauvaise qualité et donc une fragilité des épithélium. Ainsi, on peut être confronté à des problèmes dermatologiques, oculaires, respiratoires, buccaux (gencives), rénaux et même hépatiques!